22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 11:50
26 experts du climat, de renommée mondiale, ont publié fin novembre une synthèse des résultats de plusieurs centaines de publications scientifiques sur le changement climatique parues depuis la sortie en 2007 du 4ème rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

Ce rapport, appelé "The Copenhagen Diagnosis", sert de document intermédiaire avant le 5ème rapport du GIEC qui sera publié en 2013. Sa date de sortie coïncidait avec la tenue de la conférence de Copenhague. Il est téléchargeable sur le site Copenhagen Diagnosis (synthèse disponible en français).

Les principaux éléments de ce rapport sont les suivants :
  1. 1 - En 2008, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont été  40 % plus élevées que celles générées en 1990. Leur croissance était de 1 % par an dans les années 1990 : elle est de 3,4 % par an depuis l'an 2000, valeur au dessus du scénario le plus défavorable retenu par le GIEC en 2007.

  2. 2 - Les mesures effectuées par satellite et sur la glace mettent en évidence une accélération de la vitesse de fonte de l'ensemble des glaciers, notamment ceux du Groenland et de l'arctique dont la fonte totale entraînerait une élévation du niveau des mers de 60 mètres.

  3. 3 - La banquise arctique a fondu sur la période 2007 - 2009 beaucoup plus vite que ne le prévoyaient les  modèles climatiques du 4ème rapport du GIEC de 2007 (constat d'une surface de 40 % inférieure aux prévisions des modèles). Cette fonte de la surface de la glace de mer n'a aucune incidence sur le niveau des mers, mais les eaux libres qui remplacent la glace absorbent beaucoup plus les rayons solaires (phénomène d'albédo), amplifiant l'élévation de la température des océans. Il est probable que l'océan arctique soit entièrement libre de glace en fin d'été vers l'année 2040, alors que les prévisions du 4ème rapport du GIEC reportait cette fonte totale vers la fin du siècle ou le début du 22ème siècle.variation surface banquise

  4. 4 - L'élévation moyenne du niveau de la mer est de 3,4 mm par an depuis 15 ans, valeur supérieure de 80 % aux dernières prévisions du GIEC. Il est possible que l'élévation du niveau des mers à la fin du siècle soit le double que celle prévue par le GIEC dans son dernier rapport.

  5. 5 - Pour obtenir une probabilité des 2/3 de ne pas dépasser une augmentation de  la température moyenne de la terre de 2°C par rapport à celle de l'époque préindustrielle, il faudrait limiter l'émission de CO2 entre les années 2000 et 2050 à 1100 Gigatonnes. Or nous avons déjà émis 350 Gigatonnes entre 2000 et 2009. Au rythme actuel, il ne faudrait que 21 ans pour émettre les 750 Gigatonnes "restantes".

    - Avec un pic d'émission de CO2 en 2011 (demain matin) et une baisse de 3,7 % par an des émissions, il faudrait qu'en 2050, nos émissions soient limitées à 1 tonne par personne par an (les émissions de CO2 sont actuellement de 6 tonnes en France et de 20 tonnes aux USA).

    - Avec un pic d'émission en 2015 (après demain) et une baisse de 5,3 % par an des émissions, il faudrait ne plus émettre une seule tonne de CO2 au niveau de la planète dès 2048.

    - Avec un pic d'émission en 2020 (dans 10 ans) et une baisse de 9 % par an, il faudrait ne plus émettre une seule tonne de CO2 dès 2040.

    réduction CO2 pour 2 degrés avec 67 % chance


Tous ces éléments permettent de se rendre compte que la perte d'au moins une année, suite à la non signature d'un accord contraignant à Copenhague, pourrait être catastrophique pour la limitation du réchauffement climatique.


Article rédigé par André Mansiaux


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